Séminaire Israélite de France

Mission de l'Ecole Rabbinique
L’Ecole Rabbinique de France est un établissement privé d’enseignement supérieur régi par la loi du 12 juillet 1875. Son objet et sa mission consistent à former les rabbins, de manière à pourvoir en guides spirituels les communautés affiliées au Consistoire Central Israélite de France. Elle est gérée par le Consistoire central de France, avec le concours de l’Association consistoriale israélite de Paris. Le suivi de son fonctionnement est également assuré par une commission administrative, présidée par le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia.
Le cursus dure de un à cinq ans, en fonction du niveau des élèves-rabbins. Le diplôme de rabbin est délivré après passage d’un certain nombre d’examens, dits « examens de sortie ». L’École compte environ une quinzaine d’étudiants et achève chaque année, en moyenne, la formation de trois rabbins. Un secrétariat administratif est à l’écoute des besoins des élèves rabbins.
Histoire : de 1830 à nos jours
A la suite de réflexions initiées depuis 1820, est créée, à la demande du Consistoire Central Israélite de France, et par arrêté ministériel daté du 21 août 1829, une école qui porte le titre : «École Centrale Rabbinique de Metz». Il s’agit, pour l’époque, d’une initiative très originale, et d’un concept entièrement nouveau qui fait de cette École la plus ancienne institution de ce type au monde. Elle résulte de la volonté exprimée par l’ensemble des communautés juives de France de former des rabbins qui soient adaptés aux besoins spirituels et religieux des fidèles, ainsi qu’à leur mentalité. Située à son ouverture, le 1er juin 1830, au 47 rue de l’Arsenal à Metz, (dans un immeuble appartenant à la communauté messine), elle sera transférée à Paris sur décret impérial, signé le 1er juillet 1859 par l’Impératrice Eugénie, et qui lui fait prendre le nom de : SÉMINAIRE ISRAÉLITE. Le Consistoire de Paris loue à son intention et pour trois ans une partie de l’institution Derenbourg-Springer située au 10 Rue du Parc Royal (IIIe Arrondissement), puis un immeuble situé au 57 Boulevard Richard-Lenoir(XIe). Peu après, grâce à la donation généreuse d’un israélite parisien d’origine alsacienne, David Bloqué, le Consistoire de Paris achète un terrain d’environ 1500 m2, au 9 de la rue Vauquelin, en plein quartier latin. C’est le 11 avril 1881 que les élèves-rabbins s’installent dans ce nouvel immeuble. L’oratoire du Séminaire, qui fait office d’oratoire d’application pour les élèves, et, simultanément, de synagogue de quartier, est inauguré, quant à lui, pour Roch Hachana de l’année 1883. Après plus d’un siècle, c’est ce même bâtiment qui continue à remplir vaillamment sa tâche, et à abriter le centre de formation des futurs rabbins de France. Il est important de noter que depuis une ordonnance royale du Roi Louis-Philippe, le 22 mars 1831, l’État participait financièrement au fonctionnement de L’École Rabbinique. La promulgation de la loi du 9 décembre 1905 qui instaure la séparation des cultes et de l’État, a pour effet de supprimer cette subvention.
Au terme d’une réorganisation des structures communautaires et consistoriales, la charge d’administration et de fonctionnement incombe désormais entièrement au Consistoire Central de France, avec le concours du Consistoire de Paris. A cette occasion, le Séminaire reprend, avec une légère modification, son ancien titre et devient : «l’École Rabbinique de France», nom qu’elle porte encore et qu’elle partage aujourd’hui avec celui de «Séminaire Israélite de France» (S.I.F.). Pendant la période sombre de la seconde guerre mondiale, l’École se replie, en 1940, à Vichy pour quelques mois; puis à Chamalières (près de Clermont- Ferrand) de 1941 à juillet 1942. En octobre 1942, elle est transférée à Lyon, où elle est dissoute en 1943. Elle connaîtra une semi-clandestinité jusqu’en 1945, puis reprendra normalement ses activités, accueillant plusieurs jeunes idéalistes, désireux de participer au premier plan à l’œuvre de reconstruction.
Depuis sa création, l’École aura accueilli plus de 400 étudiants ; plus de 300 y auront été diplômés. Nombre d’entre eux exercèrent une action décisive sur le judaïsme de leurs communautés, certains acquirent même une renommée universelle soit par leur science, soit par leur engagement et leur action.
D’illustres savants poursuivront leurs études ou enseigneront au Séminaire israélite comme l’arabisant Joseph Derenbourg, l’indianiste Sylvain Lévi, l’historien Robert Anchel et, plus récemment, le philosophe Emmanuel Lévinas et l’historien Gérard Nahon.
Sur les quinze Grands Rabbins de France qui ont présidé aux destinées de la communauté juive française, les neuf derniers ont été formés par l’École Rabbinique de France.
Aujourd’hui comme hier, l’École Rabbinique poursuit sa mission en formant des guides spirituels pour les communautés, tout en veillant à suivre l’évolution des mentalités, des besoins et de la demande des fidèles. Son souci constant est de réaliser une synthèse parfaite entre tradition et modernité, et son objectif est de faire toujours progresser le niveau de l’attachement des juifs à la Torah éternelle.
Rentrée solennelle du Séminaire israélite de France
La rentrée solennelle de l’Ecole Rabbinique de France s’est tenue mardi 19 novembre 2024 en présence de Monsieur Patrick Hetzel, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de Monsieur Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France et ancien ministre de l’Éducation nationale, au sein du Séminaire israélite de France.
Soucieux de montrer son attachement tout particulier à ce fleuron du judaïsme français, incontournable dans la transmission des savoirs et la pérennité du peuple juif, le Consistoire Central de France, à l’initiative du Grand Rabbin de France Haïm Korsia et du Président Elie Korchia, avait choisi de rétablir l’an dernier cette cérémonie annuelle, empreinte d’émotion et de solennité afin de marquer la reprise des études des élèves.
Ce fut l’occasion pour son Directeur, le Grand Rabbin Olivier Kaufmann de rappeler que l’Ecole Rabbinique de France dispense un enseignement religieux et profane de qualité, répondant aux aspirations du franco-judaïsme. En lien avec d’autres établissements d’enseignement supérieur, elle assure la formation des futurs rabbins afin qu’ils puissent s’engager pleinement dans leurs missions pastorales.
Le Président Elie Korchia a notamment mis l’accent sur l’attractivité renouvelée de l’école grâce à l’augmentation substantielle des bourses versées aux élèves rabbins ainsi que sur le suivi régulier de leur parcours.
Ce fut ensuite au tour de Xavier Darcos de s’adresser à l’assistance puis aux rabbins David Abendanan et Dov Elbeze, qui ont notamment remercié chaleureusement le corps enseignant avant de se voir remettre leurs diplômes de fin d’études par le Grand Rabbin de France et le Président du Consistoire de France lors d’un moment émouvant.
Le Grand Rabbin Haïm Korsia a remercié l’assistance d’être venue nombreuse pour honorer les élèves rabbins et s’est dit très heureux de voir renaître cette cérémonie de rentrée solennelle, qui est désormais une date incontournable de notre calendrier.
Enfin, le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Patrick Hetzel a félicité les nouveaux diplômés et salué la qualité de la formation du Séminaire.
La cérémonie s’est achevée avec la prière de la République, qui a été lue par le rabbin Simon Azoulay.
Séminaire Israélite de France
9, rue Vauquelin
75005 Paris
grandrabbinkaufmann@gmail.com
Séminaire Israélite de France
9, rue Vauquelin
75005 Paris
01 47 07 21 22
Les Grands Rabbins qui ont été Directeurs de l’École Rabbinique de France
- 1830 – 1837 Lion-Mayer LAMBERT
- 1837 – 1856 Mayer LAZARD
- 1856 – 1890 Isaac-Lion TRENEL
- 1890 – 1917 Joseph LEHMANN
- 1919 – 1932 Jules BAUER
- 1932 – 1951 Maurice LIBER
- 1951 – 1975 Henri SCHILLI
- 1975 – 1977 Ernest GUGENHEIM
- 1977 – 1991 Emmanuel CHOUCHENA
- 1992 – 2012 Michel GUGENHEIM
- Depuis 2013 Olivier KAUFMANN
Bibliographie
- – Jules BAUER : l’École Rabbinique de France 1830 – 1930 (PUF 1930)
- – Roger BERG : Histoire du Rabbinat français 16e – 20e siècle) (CERF 1992).
- – Maurice MOCH et Alain MICHEL : L’Étoile et la Francisque les institutions juives sous Vichy (CERF 1990).
Les professeurs
- – Grand Rabbin Maurice Nezri : Professeur de Talmud et de Bible
- – Rabbin Joël Jonas : Professeur de Talmud
- – Rabbin Claude Sultan : Professeur de Pensée Juive
- – Monsieur Charles Hutner : Professeur d’Histoire Juive
- – Grand Rabbin Michel Gugenheim : Professeur de Théologie Pastorale
- – Grand Rabbin Olivier Kaufmann : Professeur de Théologie morale