Jeudi 30 janvier 2025, le Président du Consistoire de France Élie Korchia et le Grand rabbin de France Haïm Korsia ont été auditionnés au Sénat dans le cadre de la mission d’information sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, sous l’égide de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat.
Participaient aussi à cette audition le Président du CRIF Yonathan Arfi ainsi que le Président de la Fondation du Camp des Milles, directeur de recherche émérite au CNRS, Alain Chouraqui.
Cette audition faisait suite à une première rencontre qui avait eu lieu en mai 2024 et elle a été conduite par les deux sénateurs co-rapporteurs de la mission, Bernard Fialaire et Pierre-Antoine Lévi.
Ont aussi assisté à cette table ronde les sénatrices Sabine Drexler et Béatrice Gosselin ainsi que les sénateurs Roger Karoutchi, Stéphane Piednoir et David Ros.
Il a notamment été rappelé lors de cette réunion que ladite mission sur l’antisémitisme a permis d’aboutir à une proposition de loi, déposée à la fin de l’année 2024, laquelle comporte actuellement 3 articles et sera discutée au Sénat lors de la séance du 20 février prochain.
Dans son allocution, Alain Chouraqui est revenu sur une nécessaire « mobilisation d’atmosphère » face à l’augmentation de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ainsi que sur le problème de la remontée des faits et leur traitement au sein des universités.
Yonathan Arfi est revenu quant à lui sur les récents chiffres de l’antisémitisme pour 2024, qui démontrent une « atomisation » des actes antisémites dans de nombreux secteurs ainsi que sur le nombre peu élevé d’actes antisémites qui sont remontés en pratique dans le milieu universitaire.
Rappelant la nécessité de prendre comme définition de l’antisémitisme celle de l’IHRA, le Grand rabbin Haïm Korsia a relevé avec justesse qu’il y a une amélioration du système lorsqu’il y a un « sursaut d’autorité », comme cela a été le cas récemment par exemple à Sciences-po grâce à la nouvelle direction qui a été mise en place et a pris ses responsabilités.
Le Président Élie Korchia a salué de son côté le travail mené par les sénateurs dans le cadre de cette mission, en espérant que la proposition de loi qui est envisagée puisse être adoptée prochainement par le législateur.
Il a enfin insisté sur la nécessité de mieux lutter contre « l’essentialisation et la stigmatisation » qui menacent aujourd’hui de nombreux étudiants juifs français, qui se retrouvent accusés par certains extrémistes d’être les prétendus « complices des génocidaires israéliens », pour reprendre leur sémantique nauséabonde, 80 ans après la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau et le génocide des Juifs pendant la Shoah.